mardi 1 décembre 2009

Demain, une nuit




[27-Je ne t’aime pas
Tu est bien trop nombreux
J’envisage doucement une bouche
Que brûlent mille langues scellées.*]


Tu me regardes souvent tu me regardes longtemps. Parfois, je ne te regarde pas mais je sais
Que tu gardes de moi, que tu me gardes en dedans toi ; j’entends ton regard d’avant, celui passé
quand tu me regardais, celui qui reste debout quand sourire je reviens vers toi.
Tu me regardes ainsi.

Il n’y a pas d’autre manière et encore moins d’autres manières ; il y a seulement ce regard que tu me portes. Les jours peuvent bien s’espacer et la voix surprendre, dedans moi, dans le
souffle que tu me portes quand je te regarde sourire quand tu reviens à moi.
Sans autrement.

Demain, une nuit, nous nous regarderons encore
Dedans nous nous arrêterons
Nous n’aurons pas de bord – nous poème
Seuls
Nous nous appellerons.



* extrait de La résonance de tes pas, poème de la fin de Juliette Guerreiro


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